Reverie à l'ombre des arbres

Sakura, sortant de la villa, jette un regard autour d'elle. Elle regarde, envieuse, l'ombre des chênes et autres arbres plus loin. Elle se dirige d'un pas décidé dans cette direction.

Quelques instants plus tard, elle se déniche un coin tranquille dans la mousse. Alors, elle sort de son sac à main une photo, qu'elle regarde longuement.
*J'ai eu tord! J'amais je n'aurais du...*

Alors, silencieuse, une larme glisse sur sa joue.
Incapable d'arrêter le flot de tristesse qui l'envahie, elle range délicatement la photo à sa place.

Et elle reste là, à sanglotter doucement, elle ne saurait dire combien de temps.

La chaleur moite et humide de la forêt l'enveloppait. C'était une sensation étrange certes, mais Akira l'appréciait beaucoup. Il avait cessé de suivre le chemin et marchait entre les herbes et sur des morceaux de mousse grasse. Son pas ne se faisait pas entendre, on aurait dit un chat, se déplaçant en silence dans la pénombre bien qu'il fasse un grand soleil. En effet, les branches feuillues des arbres filtraient tous les rayons du soleil, ne laissant passe qu'une lumière étrange et coupant le vent, laissant la chaleur donner un climat lourd et étouffant. Mais alors qu'il zigzagait entre les arbres, il entendit un léger bruit, comme des pleurs. Il crut d'abord à un tour de son imagination mais sa curiosité étant plus forte, il s'approcha jusqu'à découvrir une jeune femme en larmes assise au pied d'un arbre. Intrigué, il s'accroupit à ses côtés et demanda d'une voix inquiète :

- Ca va aller ?

En temps normal il aurait sûrement passer son chemin sans s'attarder mais aujourd'hui il était de bonne humeur et il rechignait à laisser ainsi une demoiselle dans la tristesse.

Sakura n'avait pas entendu approcher le garçon. Surprise, elle releva la tête. Le jeune homme la regardait. Elle s'empourpra légèrement.

- Oh oui, escuse-moi, c'est des souvenirs du passé... Je suis désolé, je dois te parêtre bizarre!

Elle enfonça discrettement la photo au plus profond de son sac.

- Merci beaucoup de t'être inquiété!

Elle inclina la tête.

Akira retint un sourire amusé quand la jeune femme rougit. Apparement il l'avait surpris. Des souvenirs du passé, c'est ce qu'elle avait dit. C'était malheureusement souvent ça qui créait de telles crises de larmes. Mais comme on dit, le passé, c'est du passé. Et les regrets sont les freins du bonheur.

- Bizarre ? Non pas du tout en fait. Juste triste...

Il pensa un instant à s'en aller, ayant l'impression de gêner mais d'un autre côté il aurait bien aimé rester, qu'elle lui raconte ses problèmes bien qu'il doute qu'elle se confie au premier venu. Encore une fois il rêvait... Mais cette hésitation l'empêchait de se relever et de s'en aller et il resta ainsi un moment sans savoir où se mettre. Il finit par se rendre compte que la meilleure des solutions pour faire un choix était encore de demander.

- Je te dérange peut être ? Vous voulez que je m'en aille ?

Un autre choix qu'il ne savait faire : entre le tutoiement trop familier et le vouvoiement trop décalé, il ne savait qu'elle manière adopter. Alors il mélangeait. De toute façon si elle lui demandait de partir cela éviterait qu'il se creuse la tête, et si elle acceptait qu'il reste et bien... et bien il n'était pas à quelques choix difficiles près !

Sakura était très touchée par l'atention du jeune homme. Elle sursotta quand il la vouvoya. Peut-être qu'elle aussi aurait du le vouvoyer? Mais elle se rappela qu'il n'avait pas utiliser le vouvoyament jusque là. Il devait se sentir gêner!

- Tu peux me tutoyer!

Le jeune homme avait demandé s'il elle voulait qu'il s'en aille. Oups! Il me trouve surment très bête et à envie de s'en aller!

- Euh, si tu as envie, tu peux partir! Ne t'inquiète pas, c'est juste des erreurs que j'ai commise, enfin je crois! Mais ça ne doit pas t'interresser!

Un problème en moins : elle lui avait autorisé à la tutoyer. Deux problèmes en moins : elle avait accepté qu'il reste. Euh... vraiment ? Elle lui avait dit qu'il pouvait partir, pas qu'il pouvait rester ! Akira secoua doucement la tête en se rendant compte de la débilité de ses paroles. Si ça la gênait vraiment qu'il reste elle le lui aurait dit, tout simplement. Oui mais ça ne se faisait pas vraiment de renvoyer les gens comme ça... Peut être cette absence d'autorisation sous-entendait qu'il devait partir ? Il arrêta cette ronde de pensées incohérentes ici. Pas la peine de se torturer l'esprit avec des problèmes qui n'en étaient pas !

- Ben si justement ça m'interesse...

Sa gêne augmenta encore plus à ces paroles. Ca, c'était vraiment mal placé. De quel droit se mêlait-il des affaires des autres ? Ce n'était pas sensé l'intéressé, il aurait du partir sans rien ajouter. Mais depuis quand on devait laisser une personne triste toute seule ? Tout cela s'embrouillait de plus en plus dans sa tête. Mais il aimait bien entendre les problèmes des autres. Non, ce n'était pas un trait de caractère sadique qui faisait qu'il appréciait le malheur des autres ou quelque chose comme ça mais juste qu'il aimait bien entendre les gens lui dire leurs malheurs de manière à les consoler et à les aider à résolver ces problèmes.

- Enfin je veux dire... Euh...

Il se reprit. Depuis quand il bégayait lui ?

- Tu ne devrais pas t'appitoyer sur les erreurs que tu as commise mais plutôt regarder devant toi. Le passé c'est du passé. Il y a d'ailleurs un dicton que j'aime beaucoup qui dit : le passé a fuit, ce que tu espères est absent mais le présent est à toi. C'est beau n'est-ce pas ? Et puis c'est vrai surtout...