Dessin

Sakura jette un coup d'oeil dans la pièce.

*Génial, cet endroit ma l'air parfait pour me concentrer.*

Elle entre et referme doucement la porte derrière elle. Avisant une table au coin de la fenêtre, elle va s'assoir et sort son papier à dessin, un crayon de papier ainsi qu'un taille crayon.
Elle pose délicatement la feuille devant elle et observe la mine du crayon, comme perdu dans ses pensées.

*Sa mine devient fragile, il faut que je pense à me rachetter un crayon pour le dessin!*

Elle taille son crayon puis ouvre le boitier du taille crayon et observe le serpentin qu'a produit son geste.

*Qu'est ce que je pourrait faire?*

Bientôt, son esprit vogue d'une pensée à l'autre, qui n'ont aucun rapport avec le dessin.
Tout à coup, la jeune fille regarde stupidement sa feuille de papier... encore vierge.

*Bon, il faut que je m'y mette, je ne suis pas venu pour parresser!*

Alors, elle pose son crayon et fouille son sac resté à côté de sa chaise. Elle en sort un livre... complétement noir.

- Alors mon beau, prêt à me donner encore une nouvelle fois de l'inspiration?

*Qu'est ce que je suis indiotte de parler à un livre. Il n'y a que moi pour faire ça!*

Elle pose le livre sur la table, juste devant sa feuille de papier. Elle l'ouvre à la première page. Le titre, écrit d'un noir d'encre, s'étale sur la première page. Après y avoir jetté un coup d'oeil, Sakura commence à le feuilleter.

*Sourire... Non!
Coeur d'encre...Non!
Oiseau...Non!
Nuit...Non plus!
Soleil...Non!
Feuille de soie...Non!
Feuille de papier...Non!
Mouchoir en papier...Non!

Bon, laissont tomber les "papiers"!

Ecole...Ah non!
Ami...mmm non!
Lumière...Non!
Ewilan...Tient, je ne l'ai jamais lu celui-ci!*

Elle le lit.

- Non plus! Bon, je crois que je vais devoir me rabattre sur toi, encore une foie, mon tout beau!
Qu'est ce que j'y peu si les autres ne t'arrivent même pas à la cheville?
C'est normale, tu est tous ceux là à la fois!
C'est drôle, je t'ai représenté un million de fois, et pourtant, à chacun de mes nouveaux dessins, tu réapparait d'une manière toute autre.
C'est sans doute pour ça que je t'adors!

*Pourquoi je parle toute seule moi?*

- Bon allons-y!

Et elle commence alors à esquisser, de la pointe de son stylo finement taillé, son oeuvre.

Akira pénétra doucement dans la grande salle. Il referma sans bruit la porte derrière lui et détailla le lieu du regard. Il aperçut une jeune femme dont le visage lui était familier assis à une table et qui semblait dessiner. Il s'approcha et se pencha par dessus son épaule pour voir ce qu'elle dessinait. Mais les traits n'étaient encore que des esquisses et il était impossible de donner une signification à ces formes toutes neuves. Un peu déçu, il s'assit à la même table, plus part flem d'aller plus loin que par envie de compagnie. Car il était venu ici pour écrire, ou peut être dessiner si l'inspiration lui venait. Et la discussion n'était pas une chose qui lui plaisait en règle générale. Il s'assit donc sur la petite chaise en bois, posant ses fesses sur le coussin confortable. Puis il posa son calepin et sur la table et prit un crayon à papier qui se trouver parmis plein d'autres crayons dans une boîte. Il le tailla et l'approcha de la feuille, le suspendant à quelques milimètres du papier. Il fixa un instant le morceau de papier blanc, fit mine d'approcher le crayon puis le posa finalement sur la table à côté. Il jeta un regard à Sakura qui dessinait puis il regarda vers l'extérieur à travers la baie vitrée. C'était une bonne idée d'avoir installé ici l'atelier d'art, rien de mieux que la nature pour faire venir l'inspiration. Car cette baie vitrée montrait effectivement le parc dans toute sa beautée. Au loin, Akira apercçut une fontaine près d'un cerisier en fleur et cela lui donna un pincement de nostalgie. Sans qu'il sache lequel exactement, cela lui rappelait un endroit qu'il avait cotoyé étant jeune. C'était juste une impression mais cela lui faisait un effet bizarre. Il regarda de nouveau sa feuille et prit son crayon. Il posa la mine contre le papier et commença à tracer un trait. Mais ce trait qui aurait sûrement du mener à un dessin s'arrêta là. Il le considéra un instant et traça un autre trait en bas du premier, formant ainsi un L. Finalement, ce serait un texte...

Sakura ne remarque pas tout de suite le jeune homme qui était entré dans la pièce. Mais quand il se pencha par dessus son épaule pour regarder son dessin, elle lui jeta un coup d'oeil discret.

*Akiro! Je crois que c'est comme ça qu'il s'appelle.*

Le jeune homme s'assit sur un chaise vers une table proche. Sakura lui jetta encore un coup d'oeil. Akiro s'emblait perdu dans ses pensées, tout comme elle. Elle fixa sa feuille qui n'était encore couverte que de traits finements tracés.

*Allez, il faut se remettre au travail!*

Elle re-prit son crayon et ragarda son livre... Un oeil. Elle avait dessinée un oeil. Fragile et luisant, où brillait un éclair farouche.

*Un oeil! Un oeil de quoi?*

Comme toujours, son dessin ne prenderai sens que quand elle l'aurait terminée. Elle se remit au travail.

Une heure après, elle relevait les yeux. Fini!
Le dessin qu'elle avit tracée représentait un oeil, posé au milieu de la feuille, entouré de volutes de fumée, comme l'oeil du diable sortit de l'enfer. Pourtant, cet oeil ne pouvait pas être celui du diable. Il dégageait une bonté et un amour immense.

*Quel dessin étrange. Je crois que, pour une fois, il m'érite qu'on écrive une phrase du poème.*

Elle prit le livre sur ses genoux et attrapa sa plume. Lentement elle traca ces mots :

[...]
Il est lui.
Son bohneur se reflette dans ses yeux
Farouche spectateur d'un monde de silence
Mais voulant l'espérance...
[...]

Sakura ouvrit son sac, y attrapa une pochette l'ouvrit comme pour y glisser le dessin, puis se ravisa. Elle le fixa grace aux élastiques, bien en vue quand elle regarderait dans son sac. Elle rengea silencieusement ses affaires, comme pour ne pas briser le silence, et releva la tête. Elle sursotta. Elle avit complétement oubliée la présence du garçon. La pochette à la main, elle se figea, se demandant s'il l'avait vu ranger ses affaires et s'il lui en voulait d'avoir quelque peu brisé le silence.

Les lettres suivaient aux lettres, les mots aux mots, les phrases aux phrases. Sa main retournait à la ligne sans attendre forcément le bord de la feuille, s'adaptant au chant des mots sans pour autant les faire rimer. Jouer avec les sons, avec les syllabes, avec les sens. Chercher la beauté, frôler le fantastique pour former un texte avec une pointe magique et surréaliste qui ne fait pourtant que refléter la réalité de ce monde d'un point de vue un peu plus rêveur. Depuis que sa mine avait touché la feuille, il ne s'était presque pas arrêter d'écrire. A peine avait-il finit une phrase que la suivant se formait dans sa tête, formant une ronde ennivrante. Il écrivait et écrivait encore de son écriture fine et penchée, comme celle d'autrefois. Puis son rythme ralentit et peu à peu s'arrêta. Il considéra sa feuille, relut la dernière phrase et secoua la tête. Il prit sa gomme et l'effaça puis relut de nouveau son texte... et froissa en boule la feuille de papier avant de la jeter de loin dans la corbeille. Il jeta un regard un peu désespéré vers l'extérieur ouis regarda de nouveau Sakura qui était toujours en train de dessiner. Cela commençait à prendre forme... un oeil il semblait. Il regarda le dessin un instant d'un air interressé puis un sourire étira doucement le bout de ses lèvres et un éclat brilla fugitivement dans ses yeux. Il reprit son crayon et une nouvelle feuille et commença de nouveau à écrire. Comme un fin voile blanc semblait recouvrir ses pupilles, lui donnant un air absent. Il allait plus lentement et relevait de temps en temps la tête pour jeter un coup d'oeil au dessin de sakura ou bien au parc. Puis il se remettait à écrire et peu à peu sa feuille se remplit de son écriture. Il tailla son crayon le regard comme perdu dans le vague quand le bruit d'un elastique qui claque le fit sursauter et le ramena à la réalité. Il cessa soudainement de tailler son crayon et dévisagea Sakura. Il sembla un instant comme déboussolé, comme s'il venait de découvrir un extra-terrestre puis son regard revint à son crayon le temps de le détacher de son taille crayon et de le poser à côté de sa feuille. Il se tourna de nouveau vers sakura et au moment où elle allait ranger sa pochette il l'attrapa doucement et sans un mot, il la tourna de manière à voir le dessin. Il l'observa un instant avec une lueur indescriptible dans les yeux et un sourire étrange puis il la rendit à Sakura avec un sourire reconnaissant et regarda de nouveau sa feuille. Il prit son crayon dans la main et, sans regarder Sakura, lui dit doucement :

- Tu dessines très bien. c'est vraiment beau.

Puis il posa la mine du crayon sur sa feuille et se remit à écrire.

Sakura regarda le garçon, interloquée. Au lieu qu'il lui reprocher d'avoir brisé le silence du lieu, il avait aprécié son dessin. La jeune fille sentit la chaleur lui monter au joue. Elle fut cependan contente que le garçon est remarqué son travail. Elle regarda de nouveau Akira et vit qu'il c'était re-mit à écrire. Elle sentit une question lui monter aux lèvres mais la rattrapa de justesse. Ca risquait de déconcentrer le jeune homme.

*Et puis, zut! Tant pis, j'ai vraiment envie de savoir. mais c'est peut-être indiscret. Espérons que non!*

- Est ce que je peux savoir ce que tu écrit s'il te plait? Enfin tu n'es pas obligé de me le dire!

Akira arrêta soudainement d'écrire quand il entendit la question et tourna un regard interloqué vers la demoiselle. Il la dévisagea un instant puis demanda doucement, mais avec tout de même une luer d'intérêt dans les yeux :

- Ca t'intéresse vraiment ?

Question qui peut paraître idiote, si ele l'avait demandé c'est bien parce que ça l'intéressait ! Mais cela aurait très bien pu être une simple question de politesse... En tout cas elle avait l'air d'y tenir et il se décida donc à lui montrer. Il baissa le regard vers sa feuille et commença à lui expliquer :

- En fait... C'est juste un texte. Pas une histoire. Pas une poésie non plus... Enfin je ne crois pas... C'est juste des mots qui me viennent comme ça...

Il leva de nouveau le regard vers Sakura. Pouvait-elle vraiment comprendre ce qu'il essayait de lui expliquer ? Lui-même ne comprenait pas très bien ce qu'était ce texte. Il se dit que la meilleure manière était encore de lui montrer, et c'était d'ailleurs sûrement ce qu'elle attendait. Il prit le bord de la feuille entre ses doigts mais ne la lui tendit pas tout de suite, hésitant. Il avait peur qu'elle se moque de lui, il n'était pas très doué il le savait. Il faisait juste ça pour le plaisir, quand ça lui venait. C'était un passe-temps un peu personnel, il se lâchait et exprimait les sentiments qui lui semblaient les plus profonds de son être. Et il avait peur du regard que porterait Sakura sur cette création, car cette création c'était un peu de lui finalement. Il ferait peut être mieux de refuser poliment... Mais ce n'était pas très genti quand même. Il n'avait qu'un pas à faire, juste à tendre la feuille et advienne que pourra ! Il ferma les yeux comme pour ne pas voir ce geste qu'il allait sûrement regretter et tendit la feuille à la jeune femme. Puis il rouvrit tout de suite les yeux et guetta sa réaction, bien qu'il la craigne. Comme avait dit il y a des siècles de cela Jules César avant de franchir le Rubicond, Alea Jacta Est !

"Le soleil s'élève à l'horizon, déclinant toute une palette de rose et d'orangé, éclairant la terre purifiée par la nuit de son unique oeil incandescent.[...]"

Une lumière d'espoir brillait dans ses yeux alors que ceux de Sakura lisaient doucement son texte. Il se souvenait de chaque mot et pouvait presque les réciter à mesure qu'elle lisait.

"[...] Et alors qu'après avoir atteint son Zenith et regardé ostensiblement cette Terre où les Hommes jouent à présent sans complexes, après avoir suivi tous leurs mouvements pendant cette courte journée, son oeil injecté de sang d'avoir tant fixé disparait de nouveau en étalant ce liquide rougeâtre dans le ciel, laissant la place à la douce lune si réservée qui ordonera d'un simple regard autoritaire à tous ses enfants d'aller se coucher."

Ca y est, elle en était arrivée au dernier mot. Et alors qu'il n'avait pas arrêté de la fixer alors qu'elle lisait, Akira baissa soudainement la tête pour éviter de voir trop vite sa réaction. Il regrettait déjà. Elle allait trouver ça niais. C'était niais. Cela ne voulait rien dire. juste quelques mots collés aux autres. Mais cela le faisait rêver. Et c'était pour ça qu'il écrivait. Pour se réfugier encore une fois dans ce monde qui n'apartenait qu'à lui, ce monde dont il avait laissé entrevoir les couleurs à Sakura en lui permettant de lire son texte. Elle allait se moquer de lui maintenant. Même si elle ne le faisait pas publiquement. Elle allait lui dire que c'était bien sans en penser un mot. Et lui ne saurait jamais ce qu'elle pensait réellement de ce texte. Mais c'était peut être mieux comme ça... Il n'aurait jamais du lui montrer. C'était trop intime. Tant pis. Au pire il essayerait de faire passer ça comme un simple passe-temps sans importance qui ne comptait pas plus que ça. Mais il sentirait alors que ce mensonge se verrait comme le nez au milieu de la figure. Il ne savait pas mentir. Et il ne savait pas dire non non plus. Il n'aurait jamais du lui montrer.

- Incroyable!

Tous à coup, Sakura se sentie plus sur d'elle, comme portée par un courant mystérieux. Elle oublia toutes ses occupations et ses pensées pour ce consentrer sur le texte de Akira.

- Incroyable! Répète t-elle. Tu... c'est... c'est magnifique. je suis désolé, ce mot est bien niais par rapport à la grandeur de ton texte mais je n'en voie pas d'autres. J'ai l'esprit un peu vide tout à coup.

Elle soupira. Ce soupir était un mélange d'admiration, de contentement et d'un elle ne savais quoi d'autre...

- Tu t'es inspiré de mon dessin pas vrai? Oh, escuse-moi tu m'as posé une question. Oui ça m'interresse. Vraiment! Plus que tu ne dois le penser d'ailleur.
Tu sais, c'est incroyable. j'ai recherché pendant des années la perfection pur dans mes dessins, et je viens de me rendre compte que c'était imposible. Car la perfection, la voilà.

Elle rassembla les deux feuilles, puis gomma le premier texte qu'elle avait écrit.

*Cette fois, ce dessin n'es pas à toi!*

Puis délicatement, posa les deux créations, côte à côte sur la table, pris son crayon de papier et prolongea légèrement les volutes sur le coté du texte de Akira. Puis elle s'écarta, laissant apparaître l'oeuvre au complet.

Un moment de silence total passa.

*Oups, mais peut-être ai-je gaché son travail en rassemblants les deux feuilles. Mais pour moi, la perfection est Là!*

- Je suis désolée, si tu veux, tu peux encore effacer ce que je viens de tracer.
La jeune fille avait de nouveau perdu confiance en elle.

Quand Sakura le félicita et lui dit que son texte était incroyable, une vague de chaleur monta du plus profond de son coeur et il releva un instant les yeux étincellants avec un grand sourire ravi. Mais cette vague fut vite rejetée par un ouragan glacé et son sourire disparut alors que son regard reprenait la direction de la pointe de ses pieds. Qu'est-ce que cela signifiait au fond ? Peut-être disait-elle cela juste pour lui faire plaisir, pour ne pas le vexer. Peut-être avait-elle juste dit ça car elle avait deviné que cela comptait beaucoup pour lui. Elle disait que son texte était la perfection... Pure flatterie sûrement... La perfection, il n'y croyait pas,il n'y avait jamais cru. Pour la même raison que personne n'était parfait, rien était parfait non plus. Elle disait cela juste par politesse. Cette certitude s'imposait de plus en plus à son esprit jusqu'à que cela lui semble la seule vérité possible. Ce monde était tellement rempli d'hypocrisie...

- Merci...

*mais c'est faux...*

Il ne finit pas sa phrase, sa voix déjà aux limites de l'inaudible s'étend éteinte dans un souffle. Il vit Sakura rassembler les deux feuilles et ses yeux s'écarquillèrent de surprise. Pourquoi venait-elle d'intégrer son texte à son dessin ? Cela n'allait pas ensemble, son texte était si futile... Cela le destabilisa un moment et il ne sut comment réagir. Ce texte, c'était un peu comme un de ses rêves, comment son rêve pouvait intégrer celui d'une autre personne ? Mais encore une fois il ne put dire non. Après tout cela semblait si bien se fondre dans le dessin... Mais ce texte... Les mots sonnaient faux, tout semblait si ridicule et si superficiel... Juste une illusion... Il resta un moment à fixer le texte relié au dessin, les yeux semblants regarder ailleurs, dans une autre dimension. Il devait avoir l'air triste sûrement, mais il était juste destabilisé. Ne sachant quoi dire, ne sachant s'il devait protester ou pas, il se contenta de répondre à la question qu'on lui avait posé :

- Oui je me suis en partie inspiré de ton dessin... ca se voit tant que ça ?

Il avait regardé Sakura le temps de lui répondre puis avait reporté son attention sur le dessin. Il n'avait pas signé son texte, il ne le faisait jamais. Peut-être parce qu'il ne voulait pas qu'on sache que c'était lui qui l'avait écrit, si par le plus grand des hasards quelqu'un avait réussi à découvrir un de ses textes. Il avait fait une exception en le montrant à Sakura, et maintenant il ne savait plus quoi penser. Et comme il ne savait pas quoi faire, il ne fit rien. Le texte resterait donc dans le dessin. C'était pas si mal que ça finalement... Même s'il ne croyait toujours pas en la qualité de sa création.

Sakura leva les yeux vers le garçon. Apparament, il n'avait vraiment pas l'air de croire qu'elle disait vrai quand elle parlait de son texte.

- Non, je ne penses pas que ça se voit tant que ça, le fait que tu te soit inspiré de mon dessin. Mais n'oublie pas que c'est quand même moi qui est réalisé ce dessin. Pour moi, et selement pour moi, ton texte est le prolongement de mon dessin. Mais je penses que, peut-être, d'autres personnes pourront penser que celui qui a réalisé le dessin et celui qui a écrit le texte n'est qu'une même et seule personne. Tu ne crois pas?

Pour Sakura, cet assemblement de deux feuilles était ce qu'elle avait cherché depuis des année. Elle ne voulait pas en démordre. Mais si cela génait quelqu'un, elle allait, l'effacer, et ne gardé en elle que cet instent magique où elle avit contemplée les deux oeuvres unies. Elle saisit la gomme, espèrent vaguement que Akira l'arrêterait.

Akira avait toujours les yeux fixés sur le dessin, vaguement gêné. Il y avait quelque chose qui n'allait pas, il avait envie de dire quelque chose, de faire quelque chose mais il ne savait pas quoi. Comme s'il avait l'esprit ailleurs, encombré par on ne sait quelles préocupations, il répondit d'une voix un peu hésitante :

- Euh si peut être... C'est possible...

C'est alors que Sakura se saisit de la gomme et s'apprêta à effacer le dessin. Une tempête fit rage dans le crâne d'Akira. Que devait-il faire ? L'arrêter ? Le désirait-il vraiment ? Sous le coup de la surprise, il ne savait comment réagir. Au moment même où la jeune femme allait commencer à effacer, Akira lui attrapa vivement le bras et la regarda d'un air interrogateur.

- Mais... Mais pourquoi tu effaces ?

Une lueur d'incompréhesion brillait dans les yeux perdus d'Akira. Ce texte était trop important pour lui, tout ce qui y touchait le déboussolait.

Sakura, posa la gomme à côté de la feuille. Il l'avait arrêtée! Puis elle leva les yeux vers lui. Il ne l'avait pas arrêter parce qu'il avit compris. En fait, il n'avit pas compris ce qu'elle voulait dire. Elle secoua la tête, confuse.

- Désolé, je pense que si tu ne comprend pas, il vaut mieux que j'éfface tout et que chacun reprenne sa feuille. Mais tu sais, elle posa la gomme sur la feuille, je garderai toujours ce moment à l'esprit, ce moment où, pour moi, j'avais ebnfin vu L'Oeuvre complète.

La jeune fille saisit la feuille de son autre main et tendit le papier, de sorte qu'il ne se froisse pas pendant qu'elle gommais.

Les paroles de Sakura le laissa paralysé et il ne put faire aucun geste quand elle effaça le dessin, regardant chacun de ses gestes d'un air incrédule. Il n'avait pas compris ? Qu'est-ce qu'il n'avait pas compris ? Pourquoi effaçait-elle donc ? Elle avait changé d'avis ? Elle ne trouvait plus cela beau ? S'il l'avait arrêtée, c'était bien parce que ça ne le gênait pas qu'elle laisse leurs oeuvres réunies non ? De quoi parlait-elle en disant "l'Oeuvre complète" ? N'accordait-elle pas trop de valeur à leurs créations ? Il ne savait que faire. Elle avait raison, il ne comprenait rien. Et cela lui déchirait le coeur, car elle non plus ne pouvait pas comprendre. Elle ne pouvait s'imaginer ce que ce texte si absurde représentait pour lui, ni même les contradictions qui l'avaient secoué lors de ces dernières minutes. Du moins, il ne le pensait pas. Il rangea son crayon à papier dans la boîte prévue à cet effet et fit de même pour sa gomme, arrêtant de regarder Sakura détruire les liens qui avaient réuni les deux feuilles. Puis il rammassa les pelures de gomme, les balayant avec sa main droite pour les faire tomber dans la gauche. Puis il se leva, s'approcha de la poubelle et secoua ses mains pour faire tomber les déchets. Il retourna vers la table et s'arrêta, restant debout. Sakura avait fini de gommer. Elle l'avait bien fait et il ne restait plus trace du dessin sur son texte. Il baissa les yeux, ré-entendant dans sa tête les paroles de Sakura. "Tu ne comprends pas..." Mais qu'est-ce qui lui avait échapé. Il regarda de nouveau les deux feuilles d'un air désolé puis jeta un regard à la jeune femme avant de tourner les talons et de se diriger vers la porte, laissant son texte aux mains de Sakura. Chose qu'il n'aurait jamais fait auparavant. Déjà qu'il lui était extrèmement dur d'oser le montrer, laisser comme ça sa création dans les mains d'une personne qu'il connaissait à peine était une énorme preuve de confiance, ou bien simplement un signe de trouble profond. Toujours est-il qu'il ne pensa même pas à récupérer sa feuille alors qu'il franchissait lentement les derniers pas qui le séparaient de la sortie et qu'il posait tout doucement sa main sur la poignée, prit d'une dernière hésitation avant de l'abaisser.

Quand Sakura vit le jeune homme partir, elle ne fit pas un geste. Ainsi, elle ne c'était pas trompé, les deux oeuvres le laissait indifférent. Puis elle s'aperçu qu'elle avait toujours son texte à la main.

- Eh, attend, ton texte.

Elle se précipita vers lui si vite qu'un de ces genoux heurta une chaise et qu'elle roula par terre, le souffle court.

Il venait d'ouvrir la porte, toujours autant pensif quand un grand fracas le fit se retourner. Il vit Sakura rouler à terre et immédiatement il lâcha la poignée de la porte pour venir à son secours, par simple réflexe. Il se précipita vers elle et lui tendit une main pour l'aider à se relever. Il lui demanda d'une voix inquiète :

- Ca va ? Tu t'es pas fait mal ?

Il aperçut le texte qu'elle tenait à la main, à présent tout froissé du fait de sa chute. C'était donc pour cela qu'elle avait courru ! C'était de sa faute ! Décidément, il n'était vraiment pas doué ! Dénué de sensibilité envers cette oeuvre qu'elle semblait trouver si parfaite, il n'était même pas capable de récupérer son texte ! Il attrappa la feuille toute froissée et la roula en boule d'un geste énervé avant de l'envoyer d'un jet dans la corbeille la plus proche. Voilà, ce texte absurde avait retrouvé sa place, avec les ordures ! Et lui-même serait-bien entrer aussi dans la poubelle s'il avait pu, mais ce n'était malheureusement pas le cas.

Sakura saisit la main que lui tendait Akiro. Elle se releva et tatta son coude, ouf, pas trop de mal.

- Merci.

Puis elle vit le juene homme mettre en boule son texte et le getter dans la poubelle. Des larmes commencerent à rouler sur ses joues, pendant qu'elle se massait le coude.

Après avoir jeter son texte, il frotta l'une contre l'autre ses mains avec l'air de quelqu'un qui a reglé une affaire. Mais aucun sourire n'habitait son visage malgré le fait qu'il est réussi sans problème à faire tomber la boulette de papier dans la corbeille, chose qui l'aurait réjoui en temps normal. Mais la vérité était que, justement, il n'était pas en temps normal. Il venait de montrer une partie de son coeur à la jeune femme et n'avait même pas réussi à partager l'enthousiasme que cela avait fait naître chez Sakura lorsqu'elle l'avait assemblée avec son dessin. A croire qu'il n'était même pas capable de comprendre sa propre création, ou que celle-ci ait plus de sens qu'il ne l'eut cru, du moins liée avec l'une de ses sources d'inspiration. Et à cause que ceci est accaparé son esprit, il avait oublié de prendre son texte ou au moins de lui dire de le garder et, par sa faute, Sakura s'était fait mal.

- De rien c'est tout naturel. J'suis désolé.

Il avait de nouveau regardé Sakura pour lui répondre et il remarqua les larmes qui coulaient sur ses joues. Il arqua un sourcil étonné et une lumière d'interrogation et d'incompréhension s'alluma dans ses yeux. Pourquoi pleurait-elle ? S'était-elle fait plus mal qu'en apparence ? L'avait-il vexé ? Qu'avait-il fait qui ait provoqué son chagrin ? Décidément, il ne comprenait vraiment rien à rien... Mais il ne pouvait tout de même pas la laisser pleurer sans en comprendre la raison ! Hésitant, de peur que sa question la gêne, il demanda :

- Pou... Pourquoi pleures-tu ?

Les larmes coulient sur les joues de Sakura sans qu'elle comprenne pourquoi. Sa douleur au coude avit complètement disparu.

- Je... je suis désolé... qu'est ce que je suis bête... pourquoi as tu jeté ton texte?... je ne sais pas... c'est dommage!...

* Calme toi, tu délires, tu dit n'importe quoi!*

La jeune fille inspira un bon coup.

- Escuse-moi, je crois que c'est un trop-plein d'émotions qui sort!

Akira ne savait comment réagir devant cette jeune femme en pleurs. Mais pourquoi pleurait-elle ? Juste parce qu'il avait jeté son texte ? De quel trop-plein d'émotions parlait-elle ? Que ressentait-elle au juste qui la mette dans un tel état ? Akira passa sa main dans le dos de Sakura et le frotta doucement en signe de réconfort.

- Pleure pas... Y a pas de raison à ça... T'es pas bête... Enfin je trouve pas en tout cas. Mon texte est nul et c'est pour ça que je l'ai jeté mais si ça te met dans un tel état je vais le rechercher et je te le recopie au propre !

Bien qu'il ne comprenne pas vraiment la raison de ses pleurs, il percevait vaguement que cette histoire de texte jeté n'était que la goutte d'eau qui avait fait débordé le vase dont il avait du mal à distinguer le contenu. Il n'était vraiment pas doué pour comprendre... Mais il avait toujours été ainsi : tellement renfermé sur lui-même qu'il avait du mal à distinguer le monde extérieur, ou du moins n'avait pas assez confiance en lui pour oser croire ce qu'il devinait. Lui-même était un peu sur les nerfs en ce moment, ceci du au fait qu'il lui ai laissé lire son texte et aussi à cause de sa réaction. Cela avait finalement fait monté une étrange colère en lui qui s'était soudainement apaisée quand Sakura s'était mise à pleurer. Il ne songeait qu'à une chose maintenant : la consoler. Il ne supportait pas de voir les gens pleurer...

Sakura leva ses yeux pleins de larmes vers Akira.

- Merci, merci beaucoup. Il y a des moments où je ne crois plus en moi, ou je me sens seule et nule, comme une idiote.

La jeune fille s'assit sur une chaise, reprit son crayon, une nouvelle feuille, et en quelques seconde traça une ligne, puis une seconde, et entoura la rivière ainsi crée d'arbres et de végétation, plus un gigantesque soleil qui brillait bien fort dans le ciel et dont ses rayons se réflétaient dans l'eau. Doucement, tout en bas, elle marque d'une écriture fine : la rivière de larmes.

- Voilà, je crois que c'est ça... C'est ce que je ressent. Je n'ai vu que ce moyens de te l'expliquer.

Akira tira une chaise et s'assit à côté de Sakura. Il la regarda dessiner sans un mot puis, quand finalement elle lui expliqua que c'était la seule manière qu'elle avait trouver pour expliquer ce qu'elle ressentait il hocha gravement la tête et répondit :

- Mmmm... Je crois que je comprends...

Il regarda la rivière qui coulait au milieu de toute cette végétation, reflétant le soleil. C'était très bien dessiner. Même plus que très bien. Il était si difficile de représenter l'eau, mais ici c'était vraiment très significatif. Il laissa son regard dériver un peu sur cette "rivière de larmes" puis il tourna la tête vers la jeune femme et lui dit d'un ton sincère et grave :

- Tu ne dois pas te sentir nule, ni idiote. Garde confiance en toi, c'est très important. Tourne-toi vers le soleil.

cela était sorti tout seul, mais maintenant il regrettait presque d'avoir dit ces mots. Finalement, il ne pouvait pas dire ça vu que lui-même n'était pas capable de regarder le soleil et de garder confiance en lui. Mais alors pas du tout. Et pourtant, il se permettait de donner des conseils. C'était vraiment absurde.

- Merci. Merci beaucoup.

Sakura regarda autour d'elle, se rendant compte qu'elle était toujours dans la salle de dessin.

- Oui, c'est vrai. Parfois, ça fait du bien de penser que même la nuit, le soleil reviendra pour nous guider.

* C'est complètement absurde. Pourquoi ais-je dis ça? Pourquoi ne peux t-on pas rattraper les mots?*

Akira retint un soupir à ces mots. Que de belles phrases... Sans cesse il avait caché son chagrin et ses sentiments dans de belles phrases poétiques, espérant ainsi qu'on ne les comprenne pas tout en pouvant s'exprimer. On le disait poète... Il se disait menteur. Juste un illusioniste. Il voulait croire en ses rêveries et en ces beaux mots mais voyait désespérément que ceci n'avait aucune profondeur sous ses airs phylosophiques. Au soleil, il n'y croyait pas. La vie ne possédait ni nuits ni jours, n'était ni noire ni blanche et même pas en noir et blanc. Elle était grise, nue, vierge, et chacun en faisait ce qu'il voulait selon la façon dont il la voyait. Et par des suites de conséquences et de circonstances, on arrivait parfois à être triste et parfois à être heureux. Cette idée qu'il existait une quelconque chose qui les guidait dans la vie, que ce soit une divinité ou juste un évènement, il n'y croyait pas. On ne pouvait pas prendre la vie comme elle vient. Tout simplement car elle ne vient pas, il faut aller la chercher. Et de la même manière le soleil ne pointait pas le bout de son nez tout seul. Il fallait lui courir après. Mais ça, sa petite phylosophie qu'il pouvait abandonner d'un jour à l'autre, il n'en fit pas part à Sakura. Parce que ce n'était que belles phrases et hypocrisie, que des mots qui sonnaient bien sans aucun sens véritable. Et qu'après tout c'était lui qui avait commencé à parler de soleil, alors pourquoi ne pas continuer ?

- Le tout est de ne pas prendre le jour pour la nuit...

Akira regarda par la fenêtre. L'après-midi était déjà bien passée et le ciel prenait une teinte de crépuscule alors que le soleil, comme pour les narguer, disparaissait un peu plus à l'Ouest, un peu trop pour que les deux jeunes gens puissent le distinguer. Ils ne voyaient que une palette de couleurs orangées teindre le ciel de plus en plus vers la gauche de la baie vitrée, mais aucune boule incandescente. Tant pis. Soudain pris d'une envie irrésistible d'air frais, Akira se leva d'un coup et s'avança vers la grande vitre. Il ouvrit la baie vitrée et passa au dehors. Il s'avança un peu dans l'herbe, se tournant du côté du soleil. Puis il s'appuya sur un arbre alors qu'un doux sourire se dessinait sur son visage. Enfin, il avait la belle vue qu'il souhaitait...

Quand Akira dit qu'il fallait ne pas prendre la jour pour la nuit, Sakura hocha la tête. Oui, le jour était le jour, et la nuit la nuit, dépuis la nuit des temps. La jeune fille eu un faible sourire a cette pensée.
Soudain, le jeune homme se leva et se dirigea vers la baie vitrée puis sortie. *Voilà, il en a assait de moi*, pense Sakura. Elle prit soudain consiance qu'il se faisait tard. Comme elle n'avait occune envie de hurler et qu'elle avait aussi peur de déranger le jeune homme en lui parlant, elle s'assie pour la troisième fois à une table.

Quelques minutes plus tard, elle rangeais ses affaires, prit son sac en bandoulière, et, prête à partir, saisit la feuille. Akira n'avait pas bougé. elle plia donc a feuille en avion et la lança jusqu'au jeune homme. Un instant plus tard, elle tournait les talons et sortait en coup de vent de la pièce.
L'avion alla s'écraser aux pieds de Akira, avec sur ses ailes un magnifique couché de soleil.

Tout à son coucher de soleil, il ne remarqua pas immédiatement que Sakura se préparait à s'en aller. Il admirait le ciel depuis toujours et appréciait plus que tout les quelques spectacles d'une splendeur éblouissante qu'il voulait bien lui offrir. Le temps s'était arrêté pour lui et il ne songea pas un instant que Sakura risquait de croire que c'était à cause d'elle qu'il était parti. C'est alors qu'il sentit quelque chose de pointu heurter sa cuisse et cela le sortit de ses rêveries. Surpris, il regarda ce qui était à l'origine de cette attaque. Il vit alors le petit avion de papier aux ailes décorées. Un sourire pensif étira ses lèvres. C'était vraiment beau. Il leva la tête pour voir qui avait lancé cet avion bien qu'il sache pertinement que c'était Sakura, ne serait-ce que pour la remercier. Mais il ne put voir qu'une porte qui se refermait et en déduit donc qu'elle était partie (quelle perspicacité !). Son sourire s'effaça un instant. Tant pis... Puis il se tourna de nouveau vers le soleil couchant dont on ne voyait plus qu'une petite ligne à l'horizon et laissa aller son esprit. Peu à peu, il se laissa aller aux bras de Morphée. Une douce torpeur l'envahit et le sommeil l'emporta.